Retour sur un lynchage, suite et fin ! - 24/02/2011

Quand 3 zéros se prennent pour 3 héros ! Voilà le tableau !

3 infinitésimâles portant la faute haut en posant pour la photo.

Leurs sourires affligent, leur fierté fait pitié,
face au requin gisant, les tripes sur le côté,
alors qu'on préfèrerait voir le joli bestiau
évoluer majestueusement ;-) dans l'eau !

Ces squale-killers, agités du bocal, ont pris la vague, pile à rebrousse-poil
récoltant la gerbe d'une confrérie sidérée, par une telle dose d'absurdité,
outrée de l'affront fait à ses fers de lance : liberté, partage et tolérance !

Sur cet acte qui ne rime à rien, était-il bon de versifier ?
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Reprosons-nous un instant sur cette chasse vengeresse qui, après avoir fait couler le sang, fit couler beaucoup d'encre ! Car, ici, on n'apprécie guère ce genre de coup d'éclat aussi aberrant que révoltant. Toute la Réunion s'est aussitôt mise à bouillonner et polémiquer sur cette déplorable expédition punitive. Puis au quidam et ses états d'âme est venu se joindre Dame Justice et ses états de sévice. Ce fut au tour de la Belle (notoirement maltraitée au Royaume de sous-France, mais c'est une autre histoire...) d'entrer dans la contredanse.
La pêche miraculeuse pourrait fort tourner à la déconfiture pour les 3 malotrus. Le vice-procureur Dominique Auter, en charge de l'application des lois liées au code de l'environnement, a entrepris d'ouvrir une enquête préliminaire. Menée par les gendarmes de la brigade nautique, son objet est de savoir si le requin a été pêché, ou non, dans la Réserve marine.
Si c'est le cas, la bande de "justiciers" virerait au gang de "hors-la-loi" et se verrait condamné à une forte amende.
A suivre, donc... voire poursuivre ;-)

Voici quelques éléments "réflectifs" pour éclairer les plus dubitatifs !
[basés sur les entretiens de Nicolas Goinard, un ti peu interNATCOrrigés :-]

Témoignage d'une victime qui lutte pour la défense des squales ! S'il y a bien un amoureux de la mer et de la nature que cette capture révolte, c’est Vincent Motais de Narbonne. Pourtant, le jeune homme a été victime d’une terrible attaque de squale alors qu’il surfait sur le spot de Ti’Paris à la Pointe du Diable de Saint-Pierre le 6 octobre 2004. Vincent y a laissé sa jambe droite. Mais aujourd’hui, il s’engage dans la lutte pour la sauvegarde des squales en militant pour l’ONG américaine Pew environment group. "Dans le monde, il y a 73 millions de requins tués chaque année. Le requin a plus à craindre de l’homme que l’inverse.”
Son engagement pourrait paraître étrange après l’accident dont il a été victime. Il explique : “Je connaissais le risque. J’assume. J’avais conscience du danger. Les requins sont trop importants pour l’équilibre des océans. Avec l’ONG, on lutte en particulier contre la pêche qui consiste à couper les ailerons et à remettre à l’eau les requins vivants qui ne peuvent plus bouger et qui meurent au fond de l’océan.”
Le requin, objet de craintes et de légendes renforcées par le célèbre film "Les dents de la mer". Un plongeur sourit : “Si quand le film est sorti on m’avait dit que je deviendrai moniteur de plongée, j’aurais dit hors de question.” Puis, l’âge, le recul et la découverte de l’océan faisant le reste, il s’est rendu compte par lui-même que sous l’eau, il n’y avait pas UN méchant gros requin dont l’obsession est de manger de la chair humaine. Notamment parce que les plongeurs croisent peu les requins. Il y a de nombreux squales tout à proximité des rivages mais le paradoxe réunionnais — contrairement à d’autres régions du monde — c’est que les espèces rencontrées autour de l’île sont discrètes et difficiles à observer. Une palanquée, avec son chapelet de bulles, aura pour effet de faire fuir les requins. [Petite précision : Si les plongeurs “bouteille” ne croisent que très rarement des requins, il en va autrement des adeptes de la chasse sous-marine. Un poisson qui se débat au bout d’une flèche va éveiller les sens des squales, tout comme le sang qui peut s’en échapper. Il n’est pas rare qu'ils viennent dévorer la prise d’un chasseur encore sur la flèche. Raison pour laquelle il est fortement déconseillé de les conserver à la ceinture quand on chasse].
Fallait-il capturer un requin après l’attaque dont a été victime samedi soir un surfeur de 32 ans ? Pour les pêcheurs, qui ont vogué sur l’émotion, ça ne fait aucun doute. Pour les experts, ceux qui connaissent bien l’océan et les squales, ce geste est dénué de sens. Gery Vangrevelynghe spécialiste des squales, et particulièrement des requins bouledogues, rappelle qu'“il y en a des dizaines, voire des centaines, dans les eaux de l’île. Ils ne sont pas là par hasard et sont indispensables à l’écosystème marin. C’est également l’avis de Fanch Landron de l’association Squal’idées qui désapprouve cette pêche : “C’est une réaction prise à chaud qui n’est pas responsable en terme d’écologie et d’éthique. Il n’y a aucun intérêt à vouloir éradiquer une population qui joue un rôle essentiel dans la biodiversité.”
Faire croire que le requin capturé était dangereux n'est-ce pas fausser la donne ? À Hawaï, autre île volcanique où les requins passent parfois à l’attaque, “on n’en est plus à vouloir tuer tous les requins. On a remarqué que ce n’était pas une solution”, note Gery Vangrevelynghe,.“On fait croire aux baigneurs qu’il n’y a plus de requins dans l’eau et les gens sont moins vigilants, ne respectent plus les consignes de sécurité. C’est là que des accidents arrivent.” Or c’est bien ce qu’ont fait les pêcheurs réunionnais en affirmant au lendemain de la capture du squale : “Cet animal avait été observé à plusieurs reprises. On se doutait qu’il passerait à l’acte un jour. Si cette capture peut sécuriser un peu plus l’endroit, tant mieux. Pour les surfeurs mais aussi pour tous les baigneurs de la station balnéaire.” Ce discours erroné peut s'avérer totalement contreproductif en conduisant à négliger les consignes de sécurité sous prétexte que LE requin a été tué. C’est sans compter sur les autres ailerons qui peuvent apparaître n’importe quand au large de Saint-Gilles.

Et si l'on s'interrogeait sur cette régression (via l'agression!)
devenue symptomatique de notre société ?
[d'après un texte de Jérôme Talpin, un ti peu interNATCOrrigé :-]

A bien écouter les paroles des trois pêcheurs prenant fièrement la pose devant leur trophée, le coupable a été châtié. Il faudrait donc les féliciter d’avoir débarrassé les gentils surfeurs et les innocents baigneurs des Roches-Noires de l’abominable monstre des mers, d'avoir endossé les habits de courageux justiciers partis traquer la bête et la terrasser. C’est un peu comme si, d’un coup, toute l’imagerie des “Dents de la mer” était remontée à la surface pour dicter au trio "missionnaire" de prendre les armes. Ce type de réaction fait froid dans le dos. Avant tout parce qu’il est motivé par un instinct de vengeance et fonctionne selon les règles effroyables de l’hystérie collective! Mais le plus inquiétant reste quand ces phénomènes de peur sont utilisés par le pouvoir.
Au début du mois, c’est bien Nicolas Sarkozy... >>>>>>> dit "Nick le Shark" pour les latrines! (euh, pour les intimes ;-) dont l'A.I. (Appellation InterNATCOntrôlée) est Camembert Président-Lepetit, ultrapuant du bec et porteur malsain (car à la ramasse) de listéria anxiogéna ! Celui qu'on aimerait tant voir prendre un vol ALLER(s'fairefoot;-) sans RETOUR en compagnie de la PROtaiseuse MAM'Air!... qui a qualifié de “monstre” Tony Meilhon, le meurtrier de Laëtitia Perrais à Pornic. En confondant monstre et comportement monstrueux (ceux qui ne saisissent pas la différence n'ont qu'à retourner se coucher!!), le chef de l’Etat ne fait rien d’autre qu'aviver ces basses pulsions réclamant l’élimination physique des pires criminels de nos sociétés. En criant “Que la bête meurt”, on exacerbe un climat de vindicte populaire dont l’histoire regorge d’épisodes aussi tragiques que grotesques! En résumé, en conclusion : Le requin des Roches-Noires aurait-t-il payé pour Tony Meilhon ?

Nous vous laissons méditer sur cette épineuse question
qui ne mérite pas la peine de sa réponse tant elle est claire
comme l'eau des Trois Roches... quand elle n'est pas trouble !
... et donc propre (!) à semer le trouble en devenant scène de crime ;-)

<< Dans une France qui ne pense plus, les très-cons-citoyens sont encouragés à développer leurs plus bas instincts ! >>
................................................................................................................... interNATCOnclusion

See you soon à bord de l'R-bus974 de l'intermpagniedont la devise est " + on est de oufs, + on pouffe!"

... mais aussi "+ on s'éloigne de l'ignorance, + on se rapproche de la sagesse !... et vice versa ;-)

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