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Ainsi fut une 10ème fois.. dans l’ouest, le Festival du Film de La Réunion :-) - 22/10/2014

Et oui, c’était imparable ! Il a suffit que le Festival du Film de La Réunion se mette à nous faire son cinéma pour que nous nous pâmions aussitôt devant lui et tombions languissamment dans les bras... de ses fauteuils cramoisis !
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A chaque fois, c’est le même scénario, nous nous laissons prendre à son jeu et succombons à ses avances. Il sait si bien nous raconter des *clap!* et nous embobiner avec des histoires à rêver assis, qu'en 2 temps, 3 mouvements, on tombe dans le *pano*! Pris dans le feu de l'*Action!*, on se laisse emballer... dans des kms de pellicule protectrice, et hop! *3-2-1-0* : il nous envoie au 7ème ART..-en-CIEL !
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Mais laissez-nous vous décrire les beaux atours dont ce royal festival s'est paré, cette année. Lui si distingué, dans sa démarche et dans sa façon de se donner... en représentation, sur tous les fronts (pas seulement de mer!), sait tout aussi élégamment se maintenir à la hauteur du précieux « cinéma d’auteur » !
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Pour cela, opérons un retour sur mirage... Remontons à cet instant où - tandis que Sir Ôl'hiver Austral voyait poindre, dans le lointain, l'ombre subtile de sa fin
(filtrant dans le halo sobre de la pleine lune d'octobre) - la cinébank F.F.R. conviait sa clientèle fanatique de la lanterne magique à la conquête d’un fabuleux trésor, lumineux et enchanteur !
En nous entraînant dans une immortelle randonnée de 5 jours, au coeur du défilé de ses choix, Fabienne Redt nous engagea sur la piste, trop rarement empruntée, de l’« accession à la propriété 1ère » : la *Dignité*.
En nous confiant ainsi les clés de contes moraux, riches en apports personnels, qui ne demandaient qu’à dévoiler leurs combinaisons secrètes pour se livrer à coffres-ouverts, la Présidente du Festival, en bonne meneuse de troupe, connaissait très bien le résultat! Elle savait qu'au bout du compte s’afficherait une belle plus-value sur l’*humanité* qui réside en chacun d’entre nous !
Cette valeur sûre, trop souvent sous-estimée ou mise de côté, sur laquelle il est primordial de miser en priorité, tant ses bénéfices sont élevés !!
*Humanité* dont le corollaire est le *Respect*, dû à chacun, quelles que soient ses origines ou affinités... sociales, culturelles, religieuses, sexuelles ; quels que soient son âge, sa différence, ses doutes ou ses excès...
Nous avons reçu 5 sur 5
(voire 8 sur 8) cet appel d’offre, ou plutôt, cette offre d’appel... à la vigilance, en forme de rappel à l’ordre de la bienveillance à l’égard de son prochain. Ce devrait être une évidence, pourtant, de savoir que la seule devise précieuse à toujours avoir en poche (et en tête!) est celle de "l’échange égalitaire d’humain à humain" !
Marie Heurtin TPB FB
Il faut dire que le film d’ouverture - « Marie Heurtin » - était de bon augure. Inspirée de faits réels, c’est l’histoire d’une fillette née aveugle, sourde et muette, qui aurait du être placée, comme tant d’autres, en asile psychiatrique s'il n'y avait eu l’intervention divinement humaine d’une religieuse qui, en croisant son chemin, bouleversa son destin (c’est peu de le dire !!).
Frappée par la grâce et la beauté d’âme de cet être exceptionnel
(isolé dans la geôle hermétique de son corps, privé de tout moyen de communication mais atteignant l’absolu sensoriel via ses facultés olfactives et tactiles extrêmement aiguisées), la pieuse Sœur Marguerite se lança, à corps perdu et au détriment de sa santé précaire, dans la mission impossible d’extirper de ses insondables ténèbres emmurées de silence, la sauvageonne et fascinante Marie.
En parvenant, à force d'acharnement et avec une abnégation sans limite, à lui enseigner la langue des signes, elle réussit l'exploit de lui ouvrir une brèche miraculeuse sur le monde extérieur. Un fois le contact établi, la relation d'échange avec l’autre pouvait commencer. Ainsi libéré, l’esprit vif et habile de la jeune fille, curieuse et avide de connaître la représentation gestuelle de toute chose, pu s'épanouir et développer pleinement ses capacités.
Cette œuvre sensible de Jean-Pierre Améris fait la démonstration éclatante d'une fabuleuse accession à la *dignité*, recouvrée par un être dépossédé de son *humanité* en raison d’un handicap que la société apparentait à un état d’animalité et condamnait à l’internement à vie dans un asile d’aliénés, où il n’aurait eu d’autre sortie que la folie!!
Emouvant témoignage, quand on sait que Marie Heurtin, par la suite, enseigna, à son tour, la salvatrice langue des signes aux personnes souffrant de la même différence qu'elle.
Face à la performance de la jeune Ariana Rivoire
(sourde et muette mais voyante), dans ce rôle incroyablement exigeant, c’est au tour du spectateur de rester sans voix et abasourdi, les yeux parfois troublés par des perles d’eau salée.
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La projection du cinémabiographique documentaire « D'un Film à l'Autre » de Claude Lelouch, le lendemain, sur la plage de Boucan-Canot fut un sympathique intermède, sous les étoiles exactement.
L’enfant terrible du cinéma français nous montre qu’il n’a finalement jamais suffisamment grandi pour maîtriser cet art 7ème, auquel il consacra sa vie en ne confectionnant, selon ses propres mots, qu'une succession de brouillons.
Il nous fait part, avec une touchante sincérité et humilité, de tous les déboires et maladresses qui jalonnèrent son parcours chaotique. A trop vouloir courir après le mouvement, on court surtout le risque de devenir insaisissable. La critique et le public manquèrent souvent le rendez-vous galant auquel Lelouch maintes fois les invita. La confession de ce chasseur d'images, sans cesse aux aguets, prêt à saisir LA prise exceptionnelle, confirme ce que nous pensions déjà, Claude Lelouch aurait pu être un grand documentariste.
Terre Battue TPB FB
Puis ce fut l’entrée en matière, plus sérieuse, des films en compétition qui débuta doucement avec le récit d’un père et d’un fils, tous deux mis en position de combat pour atteindre leurs buts, l’un pour retrouver un emploi, l’autre pour exceller dans son sport. Chacun dans sa catégorie va se confronter à l’échec, en dépit des efforts déployés, tandis que, ballottée entre les deux, l’épouse-mère finira par perdre pieds et quitter le navire.
Père et fils seront amener à comprendre que tous les moyens ne sont pas bons pour arriver à ses fins et qu'il faut savoir reconnaître ses faiblesses et ses limites.
Malgré un sujet intéressant, traitant des épreuves à surmonter pour faire sa place dans une société construite sur le principe de compétition et d'exigence de résultat, cette "Terre battue"
(1er long-métrage de Stéphane Demoustier)
nous laissa, au final, un peu trop indemnes à notre goût. Telle est la seule réserve que nous émettrons à son encontre.
Balles neuves demandées. Changement de côté.
Disparue en hiver TPB FB
Avec "Disparue en hiver", on aborde un drame social, plus noir mais très soigné dans le traitement. On y apprécie le souci du "cadre"
(celui de l'image comme celui des lieux), la maîtrise de la lumière, toute en demi-teinte, avec un "clair de brume" du meilleur effet!
L'intrigue tient parfaitement la route, grâce à un montage serré qui mène rondement, autant qu'il tisse finement, sa trame. Enfin, Kad Mérad
(attendu au tournant, dans ce rôle qui sort un peu, pour lui, des sentiers battus)
se révèle tout à fait convaincant en ours blessé, engoncé dans sa solitude polaire, retiré du monde et des autres, comme en hibernation volontaire ! Seule son obstination, devenue obsession, à aller au bout de son enquête, jusqu'à la délivrance, le ramènera vers la lumière et à la vie. Christophe Lamotte signe ici un très bon film de genre.
Qu'Allah bénisse La France TPB FB
Puis la fiction autobiographique d'Abd Al Malik "Qu'Allah bénisse la France" vint distiller en noir et blanc le parcours semé d'embûches et de produits illicites, d'un jeune rappeur-poète en souffrance, errant dans Neuhof et son atmosphère de quartier délétère où il finira, après avoir pas mal dérivé, par trouver sa planche de salut dans l'Islam et dans les yeux de sa femme ! Il deviendra ensuite le chanteur à texte que l'on connait, animé de fraternité, soucieux de véhiculer une image positive de la diversité, évoquant la richesse des mélanges et encourageant à l'apaisement, à la tolérance, à la solidarité et au partage.
Petit cocorico péi au passage lorsqu'Abd Al Malik a tenu à saluer La Réunion en sa qualité de terre métissée où toutes les communautés, diverses par leurs cultes et leurs cultures, vivent naturellement en harmonie, comme si c'était une évidence, unies avant tout par leur identité réunionnaise et leur appartenance à la France. Notre île représente, à ses yeux, de manière exemplaire et dans ce qu'il a de plus beau, l'idéal républicain de "Liberté-Egalité-Fraternité" !
Ce n'est pas nous qui allons dire le contraire !!!
Loin des Hommes TPB FB
Avec « Loin des Hommes »
(d’après la courte nouvelle « L’hôte » d'Albert Camus, tirée du recueil « L'Exil et le Royaume » paru en 1957) nous accédons à une oeuvre cinématographique puissante, en tout point remarquable. Sur fond de guerre d'Algérie naissante, David Oelhoffen nous place dans le décor naturel de l’Atlas. Filmé comme le grand ouest américain, ce 3ème personnage, donne une dimension John-Fordienne et mystique à la traversée des sentiments et des apparences, vécue par 2 hommes, unis par des circonstances qui les mettent d’abord en opposition puis les amènent à cheminer côte à côte, loin des hommes, face à eux-mêmes.
Arrivée au terme de leur lente et longue progression, physiquement et psychologiquement éprouvante, leur *humanité* aura raison de l’absurdité d’un monde où certains ordres et certaines règles appellent parfois à la désobéissance.
Cette formidable épopée, toute en force et en délicatesse, nous tient en haleine grâce à une succession de scènes éminemment parlantes, au dialogue rare mais à l’échange profond, où le vaste espace et le caractère inhospitalier des lieux nous ramènent à la dimension extrêmement réduite et illusoire de l’Homme sur Terre, où seule notre grandeur d’âme peut trouver une place d’exception. Est-il utile d'ajouter que Viggo Mortensen et Reta Kateb, fidèles à leur haute qualité de jeu, incarnent le tourment de leurs personnages avec une justesse inouïe !
La Vie Pure TPB FB 02
En terme d'extrême, l'histoire vraie de Raymond Maufrais, parti en 1950 s'aventurer dans la forêt amazonienne pour ne plus jamais en revenir
(sa disparition n'a toujours pas été élucidée) en fut un autre superbe exemple !
Jeremy Banster nous donne à voir une impressionnante retranscription du journal de bord, intitulé "La Vie Pure", retrouvé sur le dernier campement du jeune journaliste-explorateur de 23 ans, interprété par un Stany Coppet qui s'est vraiment investi corps
(perte de 16 kg) et âme dans son rôle ! Avec lui, nous pénétrons au coeur de la jungle guyanaise et suivons la descente aux enfers de ce jusqu'au-boutiste forcené, plus ou moins (plutôt moins que plus)
aguerri à ce type d'expédition en solitaire.
Le tour de force du réalisateur est d'avoir pu mener à bien ce projet très audacieux étant donné les conditions de tournage, tributaires des aléas climatiques et environnementaux non dénués de danger. Heureusement, à la différence de celle de Raymond Maufrais, l'aventure cinématographique a débouché sur une belle réussite avec un film saisissant de vérité en forme de vibrant hommage à un être passionné, prêt à tout pour réaliser son rêve d'enfant.
L'aventure n'en est pas pour autant terminée concernant ce 1er long-métrage, toujours en quête de distributeurs ! Avis aux amateurs !!
L'Art de la Fugue TPB FB
Enfin
(de sélection) la note de légèreté fut apportée par Brice Cauvin qui, avec "L'Art de la Fugue" (d'après le roman de Stephen McCauley), nous joua en mode rieur la comédie humaine d'une famille où les histoires de couples se nouent, se dénouent, se renouent. Une sympathique variation sur le thème du noeud gordien qui étreint chaque être quand il se demande s'il est à sa place et si sa vie lui convient telle qu'elle est, noeud qu'il faut savoir trancher d'un coup sec pour laisser le champ libre à ses vraies aspirations ! Avec une Agnès Jaoui, un Benjamin Biolay et une Marie-Christine Barrault, comme on les aime, c'est-à-dire savoureux !

PALMARES DU 10ème FESTIVAL DU FILM DE LA REUNION

Lauréats FFR 2014 TPB
- "L'Orchidée d'Or" (Prix du Jury, ) fut décernée à "LOIN DES HOMMES", second long métrage de David Oelhoffen avec Viggo Mortenssen et Reda Kateb
(déjà en 2006, pour sa 1ère oeuvre "Nos retrouvailles", David Oelhoffen avait vu son acteur Nicolas Giraud recevoir le prix d'interprétation au Festival du Film de la Réunion).
- "L'Orchidée d'Argent
" (Prix du Public,) a été remise à "QU'ALLAH BENISSE LA FRANCE" d'Abd Al Malik avec Marc Zinga.
- "L'Orchidée de Bronze" (Prix du Jury Jeune) a couronné le réalisateur Jérémy Banster et son comédien et co-scénariste Stany Coppet pour "LA VIE PURE".
One Chance TPB FB
Le film "ONE CHANCE" vint conclure en beauté le grand opéra du FFR 2014. Ce film de David Frankel
[réalisateur du célèbre "Le Diable s'habille en Prada" (The Devil Wears Prada)] rappelle qu'il faut savoir rester fidèle à soi-même et croire en ses capacités, quoi qu'il arrive, même si - surtout si! - ceux qui nous entourent nous dénigrent ou nous condamnent ! Ne pas laisser le regard des autres nous faire perdre de vue qui nous sommes et ce à quoi nous nous destinons ! Cultiver sa différence, en toute circonstance, puisque c'est elle qui définit et particularise le caractère unique de chacun(e) d'entre nous.
Pour conclure, nous n'aurons qu'un mot, toujours le même : "MERCI"... à Fabienne Redt pour cette dernière parenthèse enchantée et enchanteresse... qui, en se refermant, cède déjà la place à la prochaine !
Fabienne Redt TPB
En attendant l'édition 2015, rendez-vous dans les salles obscures, plutôt celles qui diffusent du cinéma d'auteur, qui ouvre l'esprit et redonne du baume au coeur !
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A l'attention des adeptes de l'incontournable "IN"secte

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